culture japonaise

Calligraphie japonaise

calligraphie japonaiseNous sommes nombreux à nous souvenir des séances en maternelle où le maître et la maîtresse nous apprenaient à écrire l’alphabet correctement en nous appliquant pour avoir de jolies lettres. Pour ceux qui sont parents, ces souvenirs sont sans doute plus proches. Mais voilà : l’écriture, ce n’est pas toujours une simple question d’orthographe dans tous les pays. En effet, certains pays orientaux comme le Japon utilisent des caractères spéciaux pour écrire. Pour les occidentaux ces derniers peuvent passer pour de simples gribouillages mais au pays du levant, il s’agit là véritablement d’art. Cet art porte son nom : la calligraphie.

La calligraphie japonaise : entre signification esthétique et philosophique

Étymologiquement, le mot calligraphie est composé de deux radicaux grecs : « kállos » qui signifie beau et « grapheîn » pour dire écriture. En d’autres termes, il s’agit de la belle écriture. Toutes les civilisations de l’écriture pratiquent généralement la calligraphie puisque l’on apprend aux enfants dès leur plus jeune âge à tracer de jolies lettres en même temps qu’ils apprennent l’alphabet. Malgré cela, cette signification esthétique ne se retrouve pas dans le nom nippon de la calligraphie, le shodo où « sho » signifie écriture et « do » pour dire la voie. La voie de l’écriture est donc la traduction de Shodo.


Remarquons que le suffixe « do » est utilisé dans le nom de plusieurs arts martiaux japonais (aikido, kendo, judo, karate-do, etc.) ou tout simplement pour les arts de combats (budo) ou encore pour désigner l’art du combattant (bushido).

calligraphie au japonCette petite parenthèse pour dire que la calligraphie japonaise et chinoise – de laquelle la première est issue – renferme un sens qui dépasse la simple recherche de l’esthétique. L’idée de « voie » dans le shodo revêt un caractère bouddhique : il rappelle les moines qui passent leur vie à méditer pour trouver leur propre voie, leur vérité. La pratique de la calligraphie revêt alors une dimension liée à la recherche de soi, à la maîtrise de soi – le don de soi et la patience d’apprendre la calligraphie – qui rappelle le mot « zen » également connu en Occident, ainsi qu’au respect de l’écriture – il existe des règles précises pour réaliser ses traits.

La calligraphie en Extrême-Orient est d’origine chinoise. L’origine des caractères chinois à partir desquels la calligraphie est née ne fait pas l’unanimité. Certains avancent que leur invention est l’œuvre de Cang Jie vers 2650 av. J.-C. alors que d’autres l’attribuent au premier empereur légendaire Fuxi. Mais une chose est certaine : la calligraphie a déjà préexisté l’utilisation des pinceaux, les caractères étaient notamment gravés sur des carapaces de tortues.

En observant les caractères japonais, les fameux kanji (littéralement « l’écriture des Han »), vous remarquerez sans doute qu’il s’agit d’une succession de traits horizontaux, verticaux et obliques et qu’ils donnent plus souvent l’impression d’être des dessins et non des mots. En effet, les profanes peuvent considérer les kanji comme de simples gribouillages surtout pour ceux habitués à l’alphabet arabe. Mais vous devez savoir que pour reproduire fidèlement un kanji particulier, il ne suffit pas de le calquer. Non seulement il existe un ordre précis pour tracer les traits le constituant, mais chaque kanji comporte également un nombre précis de traits qu’il faut respecter.

Par ailleurs, les kanji ont été conçus pour être écrits de la main droite, main gauche appuyée sur le papier, la meilleure position étant d’être à même le sol. Au Japon, l’apprentissage du shodo est aussi utilisé dans la pratique de la relaxation et du zen.

Pour bien débuter en calligraphie japonaise, le néophyte devra se munir d’outils particuliers que l’on désigne par l’expression les quatre trésors du lettré.

Les quatre trésors du lettré : les outils de la pratique du calligraphe

Les quatre trésors du lettré sont en fait des outils qui permettront la pratique du shodo. Si vous voulez vous y initier correctement, il vous faudra vous les procurer dès le début. Ne pas le faire sous prétexte que vous débutez est le plus sûr moyen de ralentir vos progrès. Cette précision faite, passons aux trésors.

Le premier trésor est bien évidemment le pinceau. Son manche et les poils qui la composent sont spécifiques. Si les pinceaux japonais sont fins, ceux chinois sont plus épais. La taille du pinceau influe sur le rendu des caractères. Le papier traditionnel appelé sen-shi ou gasen-shi est le deuxième trésor. À la différence de son homologue chinois, celui-ci ne contient aucune paille de riz. Les deux derniers trésors, le bâton d’encre et la pierre à encre, permettront au calligraphe de fabriquer lui-même l’encre avec laquelle il pratiquera son art.

En résumé, le shodo est un art mais aussi une discipline philosophique et de développement personnel, un moyen d’atteindre la maîtrise de soi et le zen. En vous y appliquant sérieusement, non seulement vous améliorerez votre shodo, mais vous vous transformerez intérieurement. Il s’agit d’un véritable voyage vers un meilleur soi. La maîtrise du shodo transparait inévitablement dans l’œuvre de l’artiste. Au japon, les œuvres calligraphiques ont autant de valeur que la peinture.

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