Vêtements traditionnels japonais

Le kimono d’occasion bonne idée ?

Kimono japonaisAu Japon de nombreuses boutiques proposent des kimonos d’occasion. Vous aimeriez acheter un kimono japonais authentique en guise de souvenir ou de cadeau à offrir? En plus vous disposez d’un budget limité? Ce guide d’achat est fait pour vous. Précisons d’emblée que cet article se focalise sur l’achat d’un kimono d’occasion, beaucoup moins cher et plus facile à dénicher. En effet, n’importe quel centre commercial en propose à partir de 200.000 yens (environ 1700 €). Si ce qui vous intéresse est de porter un kimono durant un séjour au Japon, alors vous pouvez vous contenter sur la meilleure façon d’en porter un. Au Japon, des professionnels vous enseigneront le port d’un kimono contre rémunération.

Le kimono japonais et les autres vêtements qui lui ressemblent

Tout d’abord, il est nécessaire de clarifier ce qu’est un kimono et ce qu’il n’est pas. Un kimono est une robe en soie. Le kimono se compose généralement d’un vêtement intérieur au moins et d’une couche extérieure en soie. Pour décorer le kimono et le maintenir en place, plusieurs accessoires sont utilisés.

Le yukata

Par ailleurs, si le yukata ressemble au kimono, les deux vêtements sont en réalité très différents. En effet, le yukata est une robe moins formelle composée d’une seule couche et fabriquée en soie imprimée ou en coton. Certains yukata se portent à l’extérieur et possèdent de jolis imprimés. Par contre, les Japonais ont l’habitude de porter les yukatas basiques comme robes de chambre. Cette pratique est d’ailleurs très courante dans les hôtels. Les yukata font office de bons souvenirs et de cadeaux parce qu’ils sont plus pratiques et plus faciles à porter que le kimono. Par conséquent, peu de Japonais s’en séparent. Le marché d’occasion des yukatas est forcément plus limité. Enfin, le yukata se porte traditionnellement en été.

Le haori

Un autre vêtement similaire au kimono est le haori. C’est une veste généralement faite en soie teinte ou peinte et qui ressemble un peu au kimono en raison de ses manches longues. Auparavant portés par une grande partie de la population, ils sont devenus moins populaires de nos aujourd’hui. Ils sont d’ailleurs nombreux dans les magasins de seconde main. Les haori font d’excellents cadeaux parce qu’ils se combinent facilement avec des vêtements du quotidien comme les jeans et les jupes. Leur prix est aussi très abordable. Les magasins d’occasion en proposent à partir d’environ 4 €.

Bien sûr, les pièges à touristes sont nombreux et on y trouve toutes sortes de “déchets”. Vous devriez notamment éviter les vestes happi et les yukata possédant des motifs très bling bling. On les reconnaît grâce à l’inscription « sumo ». Eh oui, on pourrait croire que leurs créateurs cherchent à éblouir vos yeux et à vous pousser à acheter sans réfléchir.

Les différentes parties d’un kimono

parties kimono japonaisLe kimono est une tenue constituée d’un ensemble d’éléments. Si vous voulez éviter de passer pour un inculte, vous devez à tout prix investir sur les suivants :

Le nagajuban

C’est la robe qui comprend la couche intérieure d’un kimono. Elle ressemble à la couche extérieure à l’exception du fait qu’elle paraît beaucoup plus lisse. Généralement en soie, il est parfois en microfibre de polyester, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose puisque cela permet de le laver plus souvent.

L’obi

C’est la ceinture colorée qui s’enroule autour de la couche extérieure du kimono. Long d’environ 2 mètres et ne comportant généralement que du brocart brodé sur les parties visibles, l’obi fukuro est le type le plus courant d’obi. Les obis traditionnellement brodés à la main coûtent cher. Dans les faits, l’obi ne fait pas grand-chose pour soutenir le kimono puisqu’il a presque exclusivement une vocation ornementale. Néanmoins il permet de dissimuler les nombreuses fixations du kimono.

L’obiage

Ce morceau de crêpe de soie est caché sous l’obi. Il est le dernier lien qui maintient véritablement le kimono en place. Les femmes célibataires le laissent généralement pendre légèrement par-dessus l’obi. Etant donné que l’obiage est techniquement un sous-vêtement, cette pratique apporte une touche de coquetterie.

L’obijime

L’obijime est le dernier lien attaché autour de l’obi lui-même pour maintenir en place son nœud décoratif appelé musubi. L’obijime se noue au-dessus de l’obi et est exposé au regard des autres. Du coup, sa couleur est généralement vive.

Le kimono lui-même

Voici la couche de soie extérieure qui représente la pièce principale de l’ensemble. Outre le kimono standard qui se porte essentiellement dans la vie quotidienne, il en existe une autre version réservée aux occasions très formelles: le furisode. Ces kimonos aux manches très allongées (qui descendent environ aux genoux) coûtent très chers, surtout lorsqu’ils sont encore neufs. Heureusement, le marché de l’occasion permet d’en acquérir pour la modique somme de 15000 ¥ (environ 120 €).

Les tabis

Ce sont des chaussettes en coton à bout pointu qui se portent avec les sandales. Neufs, les tabi s’achètent autour de 4€ dans les magasins de vêtements bien fréquentés. Mais les magasins bon marché à « ¥100 » en vendent également.

Les zori

Ce sont les sabots décoratifs qui se portent avec un kimono formel tel le furisode. Les Zori sont un peu plus ornés que les getas, les chaussures en bois ordinaires. D’ailleurs, vous commettriez vraiment un « fashion faux-pas » en portant des getas avec un kimono formel. Des zoris de bonne qualité s’avèrent être un meilleur choix.

Retenez simplement que la liste précédente énumère les éléments réellement obligatoires pour composer sa tenue de kimono. Bien évidemment, beaucoup d’autres existent.

Ainsi, des magasins vous proposent des sacs fourre-tout traditionnels japonais ou encore des chocs de fourrure que les jeunes filles portent habituellement autour de leur cou le jour de leur entrée à l’âge adulte. Comptez également les bijoux traditionnels, les sous-vêtements et les diverses formes de couches de protectrices pour kimonos. Rappelez-vous que le port correct du kimono exige l’utilisation d’au moins trois fixations en tissu. Mais comme ces dernières ne sont pas visibles, vous pouvez utiliser de simples bandes de coton ou de soie.

Combien coûte le kimono ?

Concernant le prix des kimonos, voici une bonne nouvelle qui vous ravira certainement. En effet, pour moins de 10.000 yens (environ 80 €), vous pouvez vous procurer un kimono 100% authentique avec tous ses accessoires auprès des magasins de seconde main. Si vous optez pour cette option “bon marché”, je vous suggère le budget suivant pour chacun des éléments principaux:

  • Le nagajuban : environ 12 €
  • Le kimono : environ 16 €
  • Le zori : choisissez une paire qui coûte autour de 20 €. Mais en payant plus cher, vous aurez un choix plus large
  • Le tabi : ils coûtent généralement aux alentours de 2,5 €. Essayez d’en repérer une paire qui coûte dans les 0,8 €
  • L’obiage : son prix tourne autour de 12 €. N’achetez rien en-dessous de ce prix car les modèles proposés seront déjà très usés. Vous pouvez toujours les teindre dans une couleur plus foncée si vous n’en aimez pas la couleur
  • L’obijime : les versions bon marché coûtent dans les 4 €
  • L’obi : on en trouve à partir de 8 €

Au total, vous devrez débourser autour de 8000 yens (environ 64 €) pour un kimono complet. D’autre part, vous ne devriez pas avoir le sentiment d’avoir à dépenser plus de 20.000 yens (environ 160 €), même s’il s’agit de la plus belle soie d’extérieur. Car à ce prix on peut même s’offrir de beaux furisode.

Où peut-on acheter les kimonos ?

Les petits magasins d’antiquités

Tout d’abord, vous trouverez des kimonos dans les petits magasins d’antiquités qui vendent de vieux vêtements. Les Japonais les appellent furugi. Les magasins furugi se situent généralement dans les vieux quartiers commerçants comme Shimokitazawa à Tokyo. Mais la plupart vendent principalement des vêtements occidentaux vintage. Personnellement, j’évite Harajuku car non seulement les étrangers y viennent en masse mais en plus ce quartier est rempli de « pièges à touristes ».

Si les petits magasins proposent aussi de jolis objets, n’hésitez pas à faire le tour pour avoir une idée plus précise du prix à débourser. Et puis c’est le seul moyen pour vous de remporter vos négociations avec un marchand d’antiquités. Par ailleurs, il est fort possible que vous ne trouverez pas tous les éléments essentiels d’un kimono auprès des petits magasins, le nagajuban entre autres.

Les magasins spécialisés en kimonos d’occasion dan les grandes villes

Ensuite, il y a ces magasins bien établis dans les grandes villes où on vend également des kimonos d’occasion. C’est le cas de Sakaeya à Tokyo. Ces magasins possèdent un double avantage sur les magasins d’antiquités. D’abord, le prix des différents articles en vente sont affichés sur les vêtements. En effet, les magasins d’antiquités autorisent le marchandage des kimonos. Ensuite, vous y trouverez tous les éléments d’un kimono. Cela est bien pratique pour effectuer tous vos achats auprès d’un guichet unique . D’ailleurs, c’est sûrement ce type d’endroits que les touristes devraient visiter en premier à Tokyo.

Les magasins de “recyclage” ou risaikaru en dehors des grandes villes

Enfin, les magasins de « recyclage » dites risaikaru situés en dehors des grandes villes proposent également des kimonos d’occasion. « Hard Off », l’une des plus grandes chaînes de magasins au Japon ont généralement un rayon entièrement dédié au kimono. De belles pièces y sont vendues à un prix souvent raisonnable qui est indiqué sur le vêtement. Le marchandage n’est pas autorisé dans ces magasins.

Ces magasins sont certainement la meilleure alternative pour le touriste moyen. Vous découvrirez bien assez tôt que le problème avec l’achat d’un kimono ne se pose pas pour le kimono lui-même. En effet, vous aurez surtout du mal à trouver les autres pièces composant la tenue du kimono. C’est par exemple souvent le cas pour le nagajuban. Sachez que Yahoo Auctions au Japon organise souvent des ventes. Ce genre d’événements constitue une occasion pour acquérir de belles pièces.

Mais vous n’êtes pas non plus obligé d’acheter toutes les pièces du kimono. D’ailleurs chacun porte son kimono comme il le veut : beaucoup le font uniquement pour une certaine occasion précise.

D’ailleurs, certains endroits à Tokyo offrent une variété de services pour ce type de clientèle. C’est le cas notamment de kimonotokyo.com à Shibuya: ce magasin vous propose de vous montrer la manière de porter correctement un kimono et de vous prendre en photo avec. Sakaeya, situé à Saitama, propose également ce genre de service.

Comment s’assurer de l’authenticité du kimono?

Les visiteurs occidentaux au Japon croient à tort que seul un petite nombre de kimonos sont authentiques. Ils deviennent rapidement suspicieux dès qu’un kimono possède une couleur unie ou n’a aucun motif. Et pourtant un tel kimono est tout aussi réel que n’importe quel autre. Mais nous pensons que la vraie question qui pend aux lèvres des touristes est la suivante: est-ce qu’un Japonais lui-même porterait un kimono qui n’est pas en soie mais en polyester? En effet, les touristes veulent surtout s’assurer d’acheter un modèle authentique et non une copie qui leur est destinée. En fait, il est très facile d’éviter les « déchets » qu’on pourrait vous vendre en évitant simplement de fréquenter les zones à risque. Que cela vaille d’avertissement pour les imprudents.

Quelques astuces qui vous aideront à reconnaître facilement un faux kimono

En général, les kimonos vintage dégagent une odeur de moisi et possèdent une patine qui prouve qu’ils sont en soie. Leurs motifs sont peints sur la soie au lieu d’être teints dans le tissu. Par ailleurs, si les motifs sont incrustés dans le tissu, alors vous avez probablement affaire à des microfibres et non à de la soie. Les kimonos en question ne sont pas donc authentiques.

Par ailleurs, les faux kimonos sont très fréquemment dépourvus de couture dans le dos. Méfiez-vous également lorsque la ceinture ou obi et le kimono sont tous deux fabriqués dans le même tissu car c’est là un autre indice plutôt flagrant de non-authenticité du kimono. Le polyester présente généralement des « effilochures», c’est-à-dire qu’on voit apparaître ici et là des bouts de fil crépus.

Enfin, il vous reste la possibilité de brûler un morceau de soie pour savoir si le kimono est authentique ou non. En effet, si la fumée dégage une odeur de plastique brûlé, vous avez sans aucun doute affaire à du polyester.

Malgré toutes ces précautions, le meilleur moyen d’éviter les faux kimonos reste d’éviter les magasins où les Japonais eux-mêmes n’achètent pas leurs kimonos.

Faire tenir l’ensemble en place

Vous avez acheté votre kimono et maintenant vous vous demandez: « Ok. Maintenant que j’ai réuni les différentes pièces du kimono, que dois-je faire ? ». Si vous voulez vraiment porter le kimono, sachez que la partie la plus difficile sera de nouer l’obi. Pour un premier essai, le noeud taiko (ou « nœud du tambour » en français) est certainement plus facile. Vous trouverez facilement plusieurs vidéos très instructives sur YouTube pour apprendre à lier ensemble tous les éléments constitutifs du kimono.

Comme pour toute chose, vous aurez du mal au début à nouer le tout ensemble et vous pourriez même rire de votre performance en y repensant à l’avenir. Mais la pratique vous aidera rapidement à parfaire votre maîtrise. Ajuster des kimonos est une compétence reconnue au Japon: en dehors des monteurs et cosmétologues enregistrés, il est illégal d’offrir ses services pour faire porter un kimono.

Laver et ranger son kimono

Comment entretenir son kimono sans le laver?

Traditionnellement, les kimonos étaient lavés selon un procédé connu sous le nom de kiri arai : il s’agit de laver individuellement à la main chaque élément de l’ensemble. Naturellement, ce processus est assez coûteux. Mais la meilleure façon de garder un kimono propre est de se laver préalablement les mains avant de le porter. Vous pouvez aussi garder la soie extérieure propre en nettoyant les taches à l’aide d’une éponge. Sinon, il vaudrait mieux limiter le nettoyage de la soie peinte si vous avez envie que votre kimono dure.

Par ailleurs, un lavage en machine ou un nettoyage à sec standard détruirait rapidement les peintures. Même si un lavage effectué délicatement à la main est une option, vous devriez y repenser à deux fois avant d’y procéder surtout si le kimono vous a coûté une belle somme. Une autre façon de garantir la propreté de votre kimono plus longtemps est de ne pas oublier de porter des sous-vêtements sous le nagajuban. Il n’est pas nécessaire de porter des sous-vêtements traditionnels japonais, une chemise et un short en coton feront parfaitement l’affaire.

Comment bien ranger son kimono?

Pour ranger votre kimono, évitez à tout prix de le suspendre sur un cintre dans votre garde-robe même si celui-ci était certainement suspendu quand vous l’aviez acheté au magasin. En effet, le fait de suspendre le kimono peut en étirer les coutures et les panneaux.

Traditionnellement, les kimonos étaient rangés dans des enveloppes en papier tatoushi aux allures de sac de rangement pour costumes. Mais une fois de plus, les tatoushi sont loin d’être indispensables. Si vous pouvez éviter d’exposer votre kimono à l’humidité et la lumière excessives, cela suffit amplement. Par exemple, vous pouvez utiliser un contenant en plastique plat rangé sous votre lit. Pliez soigneusement le kimono de manière à éviter de froisser inutilement les panneaux. Vous trouverez facilement des guides  en effectuant une simple recherche sur Google.

Maintenant que vous savez tout sur l’achat d’un kimono, il ne vous reste “plus” qu’à trouver l’occasion appropriée pour le porter, comme une sortie en amoureux au restaurant, surtout pour la femme. Par contre, si vous êtes un gaijin (un étranger), vous pourrez peut-être le porter lors d’une soirée costumée ou d’un dîner international. À vous de décider en fonction des opportunités qui se présentent !

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